Voltaire et la Hollande

 

Des aspects de ses impressions des Provinces-Unies tirés de ses cinq voyages | par Dr. Robert Vitale

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     Au moment où je me suis décidé à préparer mon rapport sur le thème de Voltaire et la Hollande je n’avais aucune ideé de comment m’y prendre, ayant pensé que, comme thème, il était assez original. Mes recherches m’ont indiqué que j’avais tort et je finis par croire que sur Voltaire tout a été déjà discuté. Car voilà qu’après avoir fouillé plusieurs livres plutôt classiques et de genre biographique sur Voltaire, je suis tombé sur trois ouvrages qui m’ont énormément facilité mon travail. Après avoir étudié les ouvrages biographiques et après avoir noté des pages de détails sur les voyages de Voltaire en Hollande et sur ses pensées—exprimées ou implicites—sur les Hollandais et les sept Provinces Unies, les trois ouvrages qui se limitent plus au moins à la Hollande vue par Voltaire avaient déjà défriché le terrain que j’avais commencé à travailler. (Hélas!… ou peut-être pas.) J’ai vu dans ces trois livres la synthèse des faits et des pensées que moi-même j’avais trouvée, mais déjà raffinée.

     Je me base surtout sur les ouvrages de R. Murris, J. Vercruysse et P. de Vries. Un autre, dont j’ai trouvé le titre dans la bibliographie de Naves, Voltaire et la Hollande, par Geoges Bengesco, n’a jamais été disponible à la Library of Congress malgré plusieurs tentatives de l’avoir. À part les trois titres mentionnés, la bibliographie comprend une liste de livres qui m’ont quand-même mis en chemin.

     Pourquoi le choix de Voltaire et la Hollande? J’ai passé beaucoup de temps en Hollande ces dernières années et l’idée m’est arrivée un jour où l’on a mentionné les voyages de l’auteur en Hollande.

     Dans ce rapport, trop bref pour pouvoir tout dire, je pense discuter: 1) les voyages de Voltaire en Hollande et leurs buts; 2) les impressions de Voltaire au sujet de la Hollande et de son peuple; 3) conclusion.

     Et le moulin-à-vent se met en marche…

Les Voyages en Hollande:

     Voltaire a fait cinq voyages en Hollande: 1713, 1722, 1737, 1740 et 1743.

unnamed-1          Tout le monde est au courant du premier voyage du jeune Arouet en Hollande. La nature humaine aime le scandale, et elle est toujours curieuse de la vie privée des grands hommes. Le premier voyage dévoile au jeune homme les paroxysmes de l’amour (le premier amour!) et (croit-on) des plaisirs sensuels. La fille d’une réfugiée protestante qui éditait un journal scandaleux appelé Quintessence, une certaine Olympe Dunoyer, devient la passion suprême de François-Marie Arouet. Scandale! Le jeune homme fait partie d’une mission diplomatique dont M. de Châtelet est le chef. Celui-ci, chagriné par le comportement du jeune diplomate, opte pour son retour immédiat à Paris. On l’emprisonne, mais «Pimpette», déguisée en garçon, va rendre visite à son amant. Quelques jours après, Arouet se trouve à Paris. Mais il insiste sur sa petite sauce hollandaise et essaie d’arranger un enlèvement. Pas de succès, et notre héroïne doit se consoler avec un homme de qualité choisi par sa mère. (Tant mieux pour Voltaire—si la fille ressemblait à sa mère. «Courte de jambes et ronde comme un champignon… On l’appelait ‘Alikruk’—l’escargot.»[i] Vraiment pas du tout la sorte de liaison pour le jeune Voltaire diplomate. On ne blâme pas le pauvre M. de Châtelet de sa juste décision. Une drôle de comédie digne de Musset, dont les effets lui sont peut-être vite oubliés. Si l’aventure même n’est pas importante, «nous pouvons supposer à bon droit que le jeune homme a été impressioné par le mode de vie hollandais, si différent de celui qu’il avait connu jusqu’alors.»[ii]

     Neuf ans plus tard Voltaire voyage en Hollande pour la deuxième fois. Son père venait de mourir. Le jeune auteur avait déjà connu son premier succès littéraire avec Œdipe et il travaillait à La Ligue. Voltaire décide d’accompagner la veuve du comte de Rupelmonde, Marie Marguerite Elisabeth d’Alègre, qui s’y rend en voyage d’affaires. Il veut consulter la librairie Le Viers qui doit éditer La Ligue. En route, ils s’arrêtent à Bruxelles, où a lieu la fameuse rencontre entre Jean-Baptiste Rousseau et Voltaire qui va provoquer une inimité interminable. Il y a plusieurs anecdotes, devenues presque légendaires, attachées aux voyages en Hollande. En voilà une que Vercruysse emprunte à La Laïs philosophique qui nous apprend que Voltaire, étant à La Haye, «voulut faire connoissance avec un Ministre de beaucoup d’esprit. Celui-ci lui répondit: Monsieur, quand vous aurez appris à connaître Dieu, vous pourrez alors faire connoissance avec les hommes.»[iii] On en verra d’autres liées à d’autres voyages de Voltaire en Hollande. Pour celle-ci, Vercruysse nous assure qu’elle ne peut pas être datée excactement, et, si elle est véridique, elle pourrait s’appliquer à n’importe lequel des cinq voyages.

     Pendant ce deuxième séjour, il écrit à Thieriot, mais il lui dit qu’il ne «mande rien» de ce qu’il a fait et vu «en ce pays cy.» Il réserve cela pour après quand il verra son ami en personne. Mais il est fort impressionné. Il indique cela dans une lettre à Mme de Bernières le 7 octobre, citée par tous les ouvrages concernant Voltaire et la Hollande et dont la partie la plus célèbre révèle:

Il n’y a rien de plus agréable que la Haye quand le soleil daigne s’y montrer. On ne voit ici que des prairies, des canaux, et des arbres verts. C’est un paradis terrestre depuis la Haye à Amsterdam. J’ai vu avec respect cette ville qui est le magasin de l’univers. Il y avoit plus de mille vaissaux dans le port. De cinq cents mille hommes qui habitent Amsterdam, il n’y en a pas un oisif, pas un pauvre, pas un petit maître, pas un homme insolent. […] On ne se met point en hâte pour voir passer un prince. On ne connoît que le travail et la modestie. […] J’y passe ma vie entre le travail et le plaisir et je vis ainsi à la hollandaise et à la française. Nous avons ici un opéra détestable mais en revanche je vois des ministres calvinistes, des arminiens, des sociniens, des rabins, des anabaptistes qui parlent tous à merveille et qui en vérité ont tous raison.[iv]

Voilà donc sa première impression de la Hollande. Le climat n’a pas changé; cela je peux vous l’avouer. On a un dit en hollandais, qui, librement traduit à l’anglais, est d’accord avec les idées de Voltaire sur les Hollandais travailleurs: “If the Dutch had Ireland and the Irish had the Netherlands, what is Ireland today would be the wealthiest country on earth and Holland would be under water.” Quant aux courses pour voir des princes, le changement plus tard de la République des Provinces-Unies en monarchie de la maison d’Orange a changé un peut le goût des citoyens. Mais s’ils sortent aux ponts d’Amsterdam pour y voir passer la Reine Juliana, il y a toujours des gens qui souhaitent ouvertement le retour à la forme républicaine. Donc, la monarchie constitutionnelle qu’on y trouve tolère les opinions opposées, et cette liberté de l’individu serait encore approuvée par Voltaire. L’auteur des Pensées sur l’administration publique écrira trente et un ans plus tard, en souvenir de ses séjours en Hollande:

Un citoyen d’Amsterdam est un homme; un citoyen à quelques degrès de longitude par delà est un animal de service.[v]

Peter Gay explique cette attitude de Voltaire:

He admired the Dutch simplicity and dignity: he was pleased and astonished to see the rulers of the state walking in the streets like ordinary men, without servants, and he praised the Dutch for establishing a government based on equality.[vi]

     Cette première impression, parue dans la lettre à Mme de Bernières et développée pendant toute la vie de Voltaire, était le même sentiment qu’il avait exprimé envers l’Angleterre. Le ton est si enthousiaste que Lanson a pu dire: «Cette lettre hollandaise n’a-t-elle pas bien déjà l’accent des Lettres anglaises[vii]

     Le voyage de 1722 ne produit pas les résultats désirés par Voltaire, car son édition de La Ligue ne pourra pas se faire. La seule production littéraire était l’Épître à Uranie, dédiée à Mme de Rupelmonde.

unnamed-3     En 1734, Voltaire est à Cirey. Il se sent obligé de s’exiler de nouveau. Des copies du Mondain circulent et il se souvient du scandale provoqué par ses Lettres anglaises. La Hollande représente la liberté et il veut s’y rendre en tous cas parce qu’il a des affaires à traiter. Mais voilà un coup de théâtre voltairien: il veut y aller en secret. Frédéric est dans le secret et on va créer un bruit que Voltaire va en Allemagne. Mais, arrivé à Amsterdam la première semaine de janvier, 1737, on le reconnaît très tôt. C’est à Amsterdam qu’il déclare que La Pucelle «n’est qu’une calomnie que ses ennemis viennent de renouveler.» (Tel ouvrage n’a jamais existé.)[viii] Cette fois, il passera deux mois en Hollande, partageant son temps entre Amsterdam et Leyde, et on peut résumer ce voyage en disant que Voltaire a fait la connaissance et fréquenté les cours de ’s-Gravesande à Leyde, a eu des consultations avec le célèbre médecin Hermann Boerhaave, a complété les arrangements pour l’impression de ses Œuvres, et a commencé une édition en français des Éléments de la philosophie de Newton. Il continue à louer La Haye, «ce village, bourg ou ville était un des endroits où Voltaire aurait aimé le mieux à vivre, malgré la canaille.»[ix] Cette allusion à la «canaille» est une autre légende voltairienne que l’on ne sait dire si elle est véridique ou non. Vercruysse indique qu’en 1782, la baronne d’Oberkirch écrit dans ses Mémoires: «le Rhin annonce qu’on en a fini avec ce pays auquel M. de Voltaire adressa en le quittant ces paroles célèbres: Adieu canards, canaux, canailles.»[x] Et le même Vercruysse déclare qu’on ne trouve nulle part la moindre trace de cette phrase dans l’œuvre de Voltaire. Murris est d’accord avec Vercruysse. Celui-ci nous assure que cette phrase était «dans l’air» à cette époque, l’ayant trouvée dans une pastiche du P. de Ligne évoquant les souvenirs d’un voyage en Hollande.[xi] Mais si la phrase est devenue une partie de la mythologie voltairienne, il se peut que cela lui soit attribué reconnaissant son esprit d’ironie.

     Il n’est pas nécessaire de mentionner le rôle des imprimeurs hollandais au XVIIIème siècle. On a dit que s’il y avait des imprimeries, il n’y avait pas de bons auteurs hollandais. Voltaire, en 1737, a écrit néanmoins une introduction à un livre de Willem van der Pot:

«O Liberté, si chère à l’Univers!
O Liberté, qu’un pouvoir despotique
Loin de ces lieux fait languir dans les fers!
Règne à jamais dans cette République,
Chez mes amis, et même dans mes vers.»[xii]

Voltaire admirait et estimait les écrivains hollandais qu’il a connus.

     Le quatrième voyage, en 1740, va créer des impressions pas favorables à la Hollande. Il a eu une querelle avec l’éditeur Duren et a ressenti une édition de ses Éléments publiée à son insu avant la terminaison de l’œuvre commencée au moment de son dernier voyage. «Je suis donc dans cet enfer phlégmatique», écrit-il à Maupertuis. Avant de se rendre définitivement à La Haye, il avait vu Frédéric à un endroit tout près de Clèves pour la première fois. Il écrit à Frédéric quand le Roi s’est rendu à Berlin après.

Ses lettres à Frédéric qui ne tenait pas à voir son Anti-Machiavel se répandre reflètent cet accès de mauvais humeur.[xiii]

Voltaire est déçu par l’attitude d’un libraire. Les Hollandais vont tous souffrir son invective. Il écrit à Berlin:

Un peuple libre et mercénaire
Végètent dans ce coin de terre
Et vivant toujours en bateau
Vend aux voyageurs l’air et l’eau,
Quoyque tout deux n’y valent guère;
Là plus d’un fripon de libraire
Débite ce qu’il n’entend pas…[xiv]

     Le cinquième voyage trouvera Voltaire qui joue le rôle de diplomate. Pas de Pimpette cette fois. Voltaire s’explique lui-même sur cette mission:

Cependant les affaires publiques n’allaient pas mieux depuis la mort du cardinal que dans ses deux dernières années. La maison d’Autriche renaissait de sa cendre. La France était pressée par elle et par l’Angleterre. Il ne nous restait alors d’autre ressource que dans le roi de Prusse, qui nous avait entraînés dans la guerre, et qui nous avait abandonnés dans le besoin.

     On imagina de m’envoyer secrètement chez ce monarque pour sonder ses intentions, pour voir s’il ne serait pas d’humeur à prévenir les orages qui devaient tomber tôt ou tard de Vienne sur lui, après avoir tombé sur nous, et s’il ne voudrait pas nous prêter cent mille hommes, dans l’occasion, pour mieux assurer sa Sliésie. Cette idée était tombée dans la tête de M. de Richelieu et de Mme. De Châteauroux. Le roi l’adopta et M. Amelot, ministre des affaire étrangères, mais ministre très subalterne, fut chargé seulement de presser mon départ.

Voltaire est parti et s’est arrêté quelque temps en Hollande, selon lui, «pendant que le roi de Prusse courait d’un bout à   l’autre de ses États pour faire des revues.»

Mon séjour ne fut pas inutile à La Haye. Je logeai dans le palais de la vieille cour, qui appartenait alors au roi de Prusse par ses partages avec la maison d’Orange. Son envoyé, le jeune comte de Podweils, amoureux et aimé de la femme d’un des principaux membres de l’État, attrapait par les bontés de cette dame des copies de toutes les résolutions secrètes de leurs Hautes Puissances très-malintentionnées contre nous. J’envoyais ces copies à la cour, et mon service était très-agréable.[xv]

La deuxième fois qu’il vient en Hollande en diplomate, voilà que c’est un succès. Il a pu sonder plusieurs hommes importants non seulement hollandais mais des diplomates de toute l’Europe. Il décrit à la cour de Versailles l’attitude des Hollandais en alliance avec les Anglais. «Il est évident qu’on cherche à ne plus obéir aux Anglais sans leur manger ouvertement de parole.»[xvi] Mais quand l’occasion s’est présentée, malgré les efforts de Voltaire de souhaiter que la France garantisse les frontières des Provinces-Unies, c’est la France qui va envahir le sud du pays après avoir conquis la Flandre.

En route à Berlin, Voltaire passera par la Hollande en 1750 aussi, mais ce voyage n’a aucune importance capitale.


Conclusion:

     Les visiteurs aux Pays-Bas, soit au XVIIIème siècle soit au vingtième, condamnent toujours le climat, le sol marécageux, la lourdeur corporelle des habitants, leur matérialisme, leur froideur, leur manque de souplesse, d’imagination, de goût.

unnamed     Mais ils louent d’avantage le vert de la plaine unie, le paysage, le physique frais et robuste des Hollandais. Ils aiment la simplicité des coûtumes, la disposition des Hollandais à la charité, leur hospitalité, la propreté de leurs maisons et de leurs villes, la solidarité de leur amitié, leur amour de la science, leur tolérance, leur respect de l’individu et leur passion de la liberté. Voltaire a eu les mêmes réserves envers ces traits de caractère, les mêmes constatations sur les éléments naturels, les villes, les mêmes éloges pour l’esprit de liberté et de tolérance, pour le goût des sciences et du commerce. Les voyages de Voltaire en Hollande, dès le premier, où il voit le spectacle d’un pays prospère et puissant, sont le moyen le plus direct pour juger ses sentiments envers la Hollande. Il aime ce pays: «Les Hollandais sont dégagés de tout esprit de superstition.» Bien sûr Voltaire s’est plaint de «ces tristes climats». Mais si la Hollande de cette époque cause du lyrisme («le paradis terrestre…»), Voltaire n’est pas sous le coup d’un charme romanesque, quoique le spectacle le frappe aussi. Il s’étonne de ce que les navires chargés de marchandises abordent aux portes des habitants et il ne laisse pas d’admirer ce mélange singulier par les faîtes des maisons, les cimes et les arbres. À part ses voyages d’affaires, les raisons purement pratiques comme les éditions qu’il a cherché à faire publier en Hollande, les missions diplomatiques, c’est toujours et surtout une question d’esprit. Religion: Il voit la co-existence des religions en Hollande. Gouvernement: Il s’émerveillait de voir ce gouvernement républicain qu’il admirait en principe. Le deuxième voyage, et peut-être le premier d’importance, a précédé le long séjour en Angleterre de 1726 à 1728 qui sera décisif pour sa formation. Son séjour relègue derrière lui, mais à une place de choix, les voyages de Hollande. Avant de faire ce deuxième voyage, il avait déjà exprimé ses convictions. En Hollande il a trouvé une affinité d’esprit qui vivait, confirmée dans la vie de tous les jours.


Bibliographie:

D’Argenson, marquis. Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV. Paris: Baudouin Frères, 1825.

D’Oberkirch, baronne. Mémoires de la baronne d’Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789. Bruxelles: Meline, Cans et Compagnie, 1854.

De Vries, Philip P. Voltaire, Burger en Edelman. Bussum, Uitgeverij: F.G. Kroonder, 1951.

Durant, Will. The Age of Voltaire. New York: Simon and Schuster, 1965.

Francis, Louis. La vie privée de Voltaire. Paris: Hachette, 1948.

Gay, Peter. Voltaire’s Politics: The Poet as Realist. Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1959.

Murris, Robert. La Hollande et les Hollandais au XVIIè et au XVIIIè siècles vus par les Français. Paris: Librairie Ancienne Honoré Champion, 1925.

Naves, R. Lettres choisies. Paris: Garnier, 1965.

Naves, Raymond. Voltaire: l’homme et l’œuvre. Paris: Boivin, 1949.

Topazio, Virgil W. Voltaire. New York: Random House, 1967.

Vercruysse, R. Voltaire et la Hollande. Les Délices, Genève: Institut et Musée Voltaire, 1966. Vol. XLVI.


[i] Francis, p. 30.

[ii] Vercruysse, p. 29.

[iii] Vercruysse, pp. 30-31.

[iv] Naves, Lettres, no. 5, pp. 7-8.

[v] De Vries, Pensées sur l’administration publique, quoted in, p. 28.

[vi] Gay, p. 182.

[vii] Vercruysse, quoting Lanson, p. 31.,

[viii] Vercruysse, p. 35.

[ix] Murris, p. 48.

[x] D’Oberkirch, p. 296.

[xi] Vercruysse, p. 25.

[xii] Vercruysse, p. 40. (Original Byschrift vn Heere de Voltaire van den Heer Willem van de Pot seet at Stadsbibliotheek, Haarlem.)

[xiii] Vercruysse, p. 52.

[xiv] Vercruysse, p. 52.

[xv] Vercruysse, pp. 54-55.

[xvi] D’Argenson, p. 453.


About the author

Dr. Robert Vitale: Robert Vitale is professor emeritus at Miami Dade College and was chairman of Foreign Languages and International Education on the Kendall Campus. With the growth in MDC international programs, he was appointed Director of International Education in the District Administration. His undergraduate career began as a student at the Universidad Nacional Autónoma de México. He holds the BA and MA degrees in Modern Languages from the University of Miami where he began his career as instructor of French, Spanish and Italian in the Department of Modern Languages. While earning a PhD in French Language and Literature from the University of Maryland at College Park, he was also instructor in the Department of English and Comparative Literature. Dr. Vitale has also studied at the Vrije Universiteit Amsterdam, the University of Munich, and Stanford University. At Miami Dade College, he established the Italian language program. Dr. Vitale established study abroad programs at the Institute for American Universities in Aix-en-Provence and the Institut Français de Annecy/Chambéry as well as programs in Italy at Castellina-In-Chianti and Florence, and at the Instituto Lingüístico Conversa and Universidad Veritas in Costa Rica. He served on the Executive Committee of the College Consortium for International Studies, with MDC as sponsoring institution for CCIS summer and semester programs in Costa Rica, France and Austria. For eleven years, he served as Executive Director of the Florida Collegiate Consortium for International Education (FCIE) and was leader of the FCIE project to create the first community college in Argentina, Mar del Plata Community College. In Florida. in the Office of the Governor, he was co-director of the Florida-France Institute and the Florida-Brazil Institute and was appointed to the State of Florida International Education Commission. He was project director for the establishment of a two-year college, AMERICOM, the American International College of Mexico, under the aegis of the Universidad del Valle de México. The French government awarded him the rank of Commandeur dans l’Ordre des Palmes Académiques. The Istituto Italiano del Mediterraneo (Rome) awarded him the Palme Academiche.


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